Sur les pas de l’Horloge du Palais de la Cité, la plus ancienne de Paris

22 janvier 2019
Sur les pas de l’Horloge du Palais de la Cité, la plus ancienne de Paris

Des centaines de parisiens pressent le pas chaque jour, sans prêter attention à ce petit joyau de la mécanique qui donne l’heure aux français depuis 1371.

Au Moyen-âge, le Palais de l’île de la Cité était la résidence des rois de France depuis Hugues Capet. Cependant, le palais fut délaissé en tant que résidence principale par Charles V en 1360 qui transféra le siège du pouvoir Royal à la forteresse du Louvre. Dès lors, le Palais de la Cité devient Palais de Justice et, en 1371, Charles V  fit la commande d’une horloge pour la tour nord-est à Henri de Vic, un horloger lorrain.

C’est ainsi que naquit la première horloge publique, véritable symbole d’émancipation vis à vis de l’Eglise.  En effet, jusqu’ici,  le seul moyen aux parisiens de se repérer dans le temps était de se référer au son des cloches ecclésiastiques qui tintaient à chaque heure.

C’est en 1371 que la tour se voit dotée d’une cloche en argent en guise de tocsin royal, permettant de sonner l’alarme en cas d’attaque mais aussi d’annoncer les naissances et décès des souverains et de leurs progéniture.

« Pour que les habitants de la ville puissent régler leurs affaires de jour comme de nuit », un cadran extérieur est rajouté en 1418.

L’horloge fut restaurée plusieurs fois au cours de ces six derniers siècles, notamment en 1585, sous Henri III avec la pose d’un nouveau cadran, réalisé par un des plus grands sculpteur de la Renaissance française: Germain Pilon. Il ornera l’horloge de deux grandes figures allégoriques représentant la Justice (avec balance et épée) et la Loi  (avec sceptre, tablette et faisceau de licteur).

De nombreuses rénovations pour faire resurgir l’éclat d’antan

La dernière en date, en 2012, a su redonner éclat et couleurs à cette grande Dame grâce à un document qui date de 1852. Le mécanisme de 1849 qui actionne l’horloge étant en très mauvais état, il fut alors remplacé par un mécanisme moderne électrique radio-synchronisé sur Radio France.

Le cadran large de 1,5 mètres a conservé sa forme carrée. Les chiffres romains de l’horloge ont été sculptés en relief sur pierre. Les aiguilles, en cuivre et bronze, se singularisent par leur extrémité. La grande qui marque les minutes se termine en fer de lance, tandis que la petite pour les heures, prolongée par une contre-aiguille orné d’un croissant de lune, arbore une fleur de lys.

Sous le toit qui abrite le cadran, les cartouches de Henri II et Catherine de Médicis ainsi que ceux de Henri IV et Marguerite de Valois brillent au fronton de l’horloge. Deux plaques aux inscriptions latines sont gravées dans le marbre. Sur celle du dessus y figure « Celui qui lui a déjà donné deux couronnes lui en donnera une troisième ».  Il s ‘agit ici d’une références aux couronnes de France et de Pologne portées par Henri II, tandis que la troisième évoque la couronne du royaume des Cieux. En dessous du cadran, sur un carré de marbre noir, est inscrit : « Cette machine qui divise si justement les douze heures, nous avertit qu’il faut observer la justice et sauvegarder les lois ».

Alors, si vous passez dans le coin, n’oubliez pas de lever les yeux et d’admirer la plus vieille horloge de Paris.

Publié dans : Escapades